Médecine esthétique

PEELINGS LASER DERMABRASION

Les peelings, le laser et la dermabrasion constituent trois techniques différentes pour effectuer un lissage de la peau.

Le principe est « d’agresser » la peau (de façon maitrisée) au niveau de sa couche la plus superficielle, parfois plus profondément, afin de stimuler sa réparation qui se fait avec un certain degré de rétraction, diminuant ainsi les rides les plus superficielles et atténuant ou supprimant les défauts les plus superficiels tels que taches pigmentaires, cicatrices et autres kératoses.

Lorsque ce lissage est chimique, il s’agit d’un peeling, lorsqu’il est réalisé par un moyen mécanique, c’est une dermabrasion et s’il s’agit d’une destruction thermique de l’épiderme, c’est un laser.

Tous ces procédés, bien qu’ayant pour certains des noms à la mode, souvent retrouvés dans les rubriques beauté des magazines féminins ne sont pas nouveaux puisque les égyptiens, il y a plus de 3000 ans, procédaient déjà à des abrasions de la peau à l’aide de pâtes abrasives pour améliorer son aspect.

Dermabrasion : photo avant / après

Les peelings

Le principe d’un peeling consiste à appliquer sur la peau un produit chimique d’une variété donnée, à une concentration donnée et pendant une durée donnée.

En faisant varier ces trois critères (produit, concentration et durée d’application), on obtient une action plus ou moins intense en touchant les couches plus ou moins profondes de la peau.

Il existe ainsi plusieurs types de peelings : les peelings légers et superficiels, qui réalisent un gommage (destruction de la couche cornée superficielle de l’épiderme) ou tout au plus une exfoliation (atteinte de la couche granuleuse de l’épiderme), et les peelings moyens ou profonds réalisant eux une destruction non seulement de l’épiderme mais aussi de la couche la plus superficielle du derme (derme papillaire).

On retient parmi les plus courants  les peelings aux acides de fruits (acides glycolique, mandélique…), les peelings aux acides faibles (acide lactique et salicylique), les peelings à la résorcine, les peelings aux phénols et les peelings à l’acide trichloroacétique (TCA).

Les acides de fruits et les acides faibles sont en général utilisés pour réaliser des peelings légers et superficiels.

Les peelings aux phénols et au TCA peuvent en théorie procurer des actions superficielles s’ils sont très dilués et appliqués sur une durée courte mais ces peelings sont en règle générale plutôt utilisés pour les peelings moyens ou profonds.

Personnellement, je ne réalise que des peelings superficiels et légers, le plus souvent aux acides de fruits. Pour des actions plus profondes sur la peau, j’utilise la dermabrasion ou le laser.

Une préparation de la peau est le plus souvent nécessaire avec des crèmes aux acides de fruits ou à la vitamine A acide pendant les 2 ou 3 semaines précédant le peeling afin d’avoir une action optimale de ce dernier.

Les peelings aux acides de fruits se font de façon très simple, au cabinet, sans anesthésie. Le produit est appliqué sur les zones à traiter pendant quelques minutes seulement, il est ensuite neutralisé et après cet acte, des conseils de protection (notamment solaire) et d’entretien de la peau vous seront donnés.

Ce type de peeling doit souvent être renouvelé de façon plus ou moins régulière, il redonne de l’éclat et un effet rafraichissant à la peau en améliorant le teint. Ce type de peeling n’a par contre que peu d’effet sur le vieillissement.

Le laser

Le mot laser signifie Lumière Amplifiée par Stimulation d’Emission de Radiations.

Le laser agit en détruisant l’épiderme et parfois le derme superficiel par photo vaporisation.

Les plus courants et connus sont les lasers CO2 ultra-pulsés et Erbium.

Il existe aussi des lasers dits « fractionnés » qui ne détruisent pas la totalité des zones traitées en une fois. Ils nécessitent donc plusieurs séances, le but de ce type de laser étant d’avoir des suites en théorie moins lourdes à chaque séance.

Enfin des techniques plus légères et plus superficielles ont vu le jour comme les lampes flash ou l’IPL, ayant des effets secondaires moins marqués mais aussi une efficacité plus restreinte.

Cette véritable brûlure contrôlée par ordinateur entrainera donc une destruction de l’épiderme au minimum, parfois du derme superficiel, déclenchant un processus de cicatrisation par ré-épidémisation ou ré-épithélialisation, entrainant lui-même une rétraction de la peau avec un véritable effet tenseur permettant de supprimer les ridules les plus superficielles et de réduire significativement les ridules plus profondes. Il y a donc là un effet sur le vieillissement cutané.

Je suis équipé d’un Laser CO2 ultra-pulse de marque Sharplan.

Une préparation de la peau est souvent nécessaire par des crèmes à la vitamine A acide, un traitement anti-herpétique est parfois prescrit en pré-opératoire.

L’intervention se déroule en clinique sous anesthésie locale ou générale selon le type de traitement envisagé (zones précises à traiter ou laser full-face) et selon les circonstances (laser isolé ou combiné à une autre intervention par exemple un lifting).

Après l’intervention, un pansement gras en technique ouverte sera mis en place pour la cicatrisation des zones traitées qui seront crouteuses pendant 5 à 8 jours puis ensuite rosées pendant 4 à 6 semaines. Les suites immédiates sont peu douloureuses et en règle générale, bien calmées par des antalgiques classiques.

Une éviction sociale est donc nécessaire et à prévoir pendant 10 à 15 jours. Ensuite, les rougeurs peuvent être camouflées par des crèmes teintées. Bien évidemment, une protection solaire efficace est toujours prescrite dans les suites d’un laser.

Le résultat final est obtenu après plusieurs semaines, voire plusieurs mois donnant à la peau un aspect plus lisse et retendu.

Les complications sont rares mais l’on peut observer : une poussée d’herpès, une surinfection microbienne, une poussée d’acné ou des grains de milium (petits kystes blancs), une hyperpigmentation (souvent transitoire, liée à une peau foncée ou à une exposition solaire précoce), une dépigmentation globale ou par zones (souvent définitive et difficile à traiter), des rougeurs persistantes ou des troubles de cicatrisation très rarement (cicatrices hypertrophiques voire chéloïdiennes).

La dermabrasion

Il  s’agit de la technique mécanique de lissage cutané.

Une fraise rotative reliée à une pièce à main motorisée, à la manière d’une roulette de dentiste, permet de poncer certaines zones du visage pour atténuer les ridules ou des séquelles de cicatrices d’acné par exemple.

La dermabrasion chirurgicale entraine une vraie destruction de l’épiderme et parfois du derme superficiel, à ne pas confondre avec la micro-dermabrasion, technique plus cosmétique, moins agressive mais aussi moins efficace.

Elle est très efficace en particulier sur les ridules de la lèvre supérieure, très vieillissantes et je l’utilise souvent dans cette indication, isolée ou lors d’un lifting.

Les suites sont comparables à celles d’un laser (croutes et rougeurs sur les zones traitées) et le résultat est souvent très visible notamment sur les ridules de la lèvre supérieure ou cette technique surpasse à mon avis le laser dans cette indication précise.

Les risques et/ou complications possibles sont rares et comparables à ceux décrits plus haut pour le laser CO2.