Chirurgie des seins 2

L'augmentation mammaire

L’augmentation mammaire est une intervention courante en chirurgie esthétique depuis de nombreuses années déjà.

Elle fait appel essentiellement à la pose d’implants mammaires mais aussi  au lipomodelage (ou lipofilling) mammaire qui consiste à injecter dans les seins de la graisse prélevée sur votre corps le plus souvent au niveau des cuisses ou de la région abdominale (technique validée par la Société de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique depuis novembre 2011 et plus récemment par la Haute Autorité de Santé depuis début 2015).

Cette chirurgie est en règle générale non remboursée mais peut dans certains cas rares être prise en charge par l’assurance maladie après demande d’entente préalable et visite auprès du médecin conseil de votre caisse. Il s’agit notamment des cas d’agénésie (absence de glande mammaire), malformations, hypoplasie sévère avec taille de bonnet très largement inférieur à A, asymétries majeures.

Photo avant / après augmentation mammaire Dr Manise

Les implants mammaires

Les implants mammaires ont beaucoup évolué et progressé  dans leur conception et leur fabrication ces dernières années.

Les prothèses pré-remplies de gel de silicone cohésif sont autorisées en France depuis janvier 2001.Elles sont en règle de très bonne qualité, l’affaire PIP ayant récemment défrayé la chronique est le reflet d’une attitude frauduleuse et inadmissible du gérant de cette société, mais ne remet pas en cause la qualité de fabrication des implants en général.

Les implants remplis de sérum physiologique existent toujours et peuvent être posés à la demande mais ont souvent un aspect moins naturel notamment au toucher.

Photo avant / après augmentation mammaire Dr Manise

La consultation pré-opératoire

l’indication sera posée de façon personnalisée en fonction de votre morphologie mammaire. De nombreux facteurs individuels interviennent, en effet, la technique adaptée à une patiente peut ne pas convenir du tout à une autre.

En fonction du type de poitrine et de votre morphologie, il pourra vous être proposé des implants de différentes formes, ronds (mais plus ou moins projetés, à base plus moins large), ou de forme anatomique (en goutte d’eau).

Des essais à l’aide de prothèses externes mises en place dans le soutien-gorge sont également réalisés.

Deux consultations sont en règle réalisées avant l’intervention : la première, très détaillée, analyse les différentes techniques adaptées à votre cas, la deuxième, proche de la date opératoire, visera surtout à conforter les orientations thérapeutiques prises et à affiner les choix d’implants.

Photo avant / après augmentation mammaire Dr Manise

L'intervention

se fait sous anesthésie générale et dure environ 1 h 30.

Elle consiste à mettre en place un implant dans l’immense majorité des cas pré rempli  de gel de silicone cohésif dans une loge derrière le sein préalablement confectionnée par le chirurgien de façon à augmenter de manière harmonieuse et naturelle le volume mammaire.

L’implant est le plus souvent mis derrière la glande et en avant du muscle mais peut dans certains cas plus rares être positionné derrière le muscle pectoral. Dans les rares cas où j’utilise la position rétro-pectorale (derrière le muscle), j’utilise la technique  en « dual plan », la prothèse étant recouverte par un décollement limité du muscle pectoral dans son tiers supérieur et par la glande dans ses deux tiers inférieurs.

Je préfère la position rétro glandulaire (donc en avant du muscle) pour de nombreuses raisons :

-La nature a mis le sein en avant du muscle pectoral et non derrière lui.

-Les contractions du muscle pectoral ont tendance à déplacer les implants, parfois à les écraser, en pouvant créer un aspect de double sillon très inesthétique.

-L’intervention est beaucoup plus douloureuse si les implants sont placés derrière le muscle et la reprise d’activités s’en trouve donc affectée.

-Les implants actuels sont remplis d’un gel de silicone dit « cohésif » qui donne, tant au toucher que sur le plan visuel, un résultat le plus souvent très naturel.

La voie d’introduction des prothèses est en général péri aréolaire inférieure ou sous mammaire, qui sont les 2 voies d’abord que je pratique régulièrement.

Je n’affectionne pas la voie axillaire (sous l’aisselle) qui laisse une cicatrice pouvant être très visible en débardeur ou en maillot de bain, notamment lors de l’élévation des bras. De plus cette voie étant plus loin de la zone de création de la loge, les malpositions d’implants y sont plus fréquentes. Lors du remplacement des implants, il peut être difficile et laborieux de retirer puis remettre de nouveaux implants par cette voie, entraînant alors une nouvelle voie d’introduction par l’aréole ou sous le sein ! Ceci d’autant plus qu’avec le temps, la poitrine peut devenir tombante (ptose mammaire) et nécessiter alors une chirurgie dédiée qui utilise justement…la voie aréolaire. Enfin, les risques septiques semblent plus marqués par l’utilisation d’une voie axillaire ou l’implant avant son introduction va passer par la zone pileuse de l’aisselle.

Photo avant / après augmentation mammaire Dr Manise

Les suites opératoires

Elles sont souvent simples.
La durée d’hospitalisation est de 24 à 48 heures.
L’intervention est en règle peu douloureuse  sauf en cas de positionnement  rétro-musculaire des implants.
Je ne mets en règle pas de drains sauf dans certains cas particuliers.

La reprise d’activités professionnelles est possible selon le type de profession entre 5 et 15 jours, idéalement, une éviction de conduite est souhaitable pendant 8 jours.

Les sports intensifs et/ou violents doivent être évités pendant 6 à 8 semaines, 2 à 3 mois en cas de mise en place de prothèses anatomiques.

Le port d’un soutien gorge particulier (type brassière) avec une ouverture par devant est nécessaire pendant 1 mois jour et nuit.

Grossesse et allaitement sont possibles après une telle intervention mais il est souhaitable d’attendre un délai d’un an.

Les risques

Les risques sont rares mais existent cependant comme pour toute intervention chirurgicale :

-risques liés à l’anesthésie.

-risques chirurgicaux habituels : hémorragie, infection,  problèmes de cicatrisation. Il est à noter que les problèmes infectieux sont extrêmement rares mais entrainent le plus souvent le retrait des implants pendant 6 mois au moins.

-risques spécifiques aux implants : perception de « plis » ou de petites vagues au toucher des prothèses qui ne constitue pas à proprement parler une complication mais qui est beaucoup plus fréquent chez les femmes très minces et menues, déplacement ou rotation des implants (implants de forme anatomique uniquement), « coques » c'est-à-dire capsulite rétractile se formant autour de la prothèse et donnant un sein dur et parfois douloureux ou occasionnant une gêne lors des mouvements des bras, complication aujourd’hui très rare.